Djibouti fait encore une entrée remarquée dans le domaine spatial avec le lancement de son deuxième satellite
Le lancement du deuxième satellite de Djibouti, Djibouti-1B, est prévu pour le 21 décembre 2024 à 14h30 au Bawadi Mall de Djibouti. Ce satellite fait partie d’un programme spatial visant à renforcer les capacités technologiques du pays et à collecter des données climatiques essentielles15
Le 11 novembre 2023, un nano-satellite baptisé Djibouti 1A s’est élevé dans le ciel clair de la Californie, porté par une fusée Falcon 9 de SpaceX, depuis la base de lancement de Vandenberg. Ce moment historique, scruté à la loupe par un petit groupe de scientifiques, d’officiels et d’étudiants djiboutiens, symbolise la nouvelle ambition spatiale de la République de Djibouti, un pays de la Corne de l’Afrique traditionnellement plus connu pour ses positions géostratégiques et son trafic portuaire que pour ses prouesses technologiques.

Une percée dans l’espace signée Djibouti
Djibouti 1A, un nano-satellite d’à peine quelques kilogrammes, a été conçu et développé par une équipe d’ingénieurs et de techniciens djiboutiens, formés en partie au Centre Spatial Universitaire de Montpellier (CSUM) en France. Son insertion en orbite, autour de 520 kilomètres d’altitude, marque un jalon critique : celui de l’autonomie technologique naissante d’un État africain souvent perçu comme un simple carrefour géopolitique.
« Cette réussite montre au monde que Djibouti peut non seulement exploiter des données spatiales, mais aussi devenir un acteur dans la chaîne de valeur de l’industrie spatiale », a déclaré Nabil Mohamed Ahmed, le ministre djiboutien de l’Enseignement supérieur. La formation de dix étudiants djiboutiens spécialisés en ingénierie spatiale a été un élément clé de cette opération, témoignant de la volonté du pays d’investir dans un capital humain à même de piloter ses futures ambitions extraterrestres.

Un outil au service de la gestion des ressources et du développement durable
Si la prouesse technologique est indéniable, la véritable mission de Djibouti 1A va bien au-delà du simple symbole. Le nano-satellite a pour vocation de collecter et de transmettre en temps réel des données climatologiques et sismiques. Ces informations, cruciales dans un pays soumis à de fortes contraintes environnementales, permettront d’améliorer la gestion des ressources en eau, la surveillance des précipitations, ainsi que l’optimisation des terres agricoles. La mission s’intègre dans un programme plus vaste, baptisé Hydrosat, visant à renforcer les capacités djiboutiennes en matière d’observation terrestre et de préservation de l’environnement.
L’objectif affiché est clair : grâce à ces données, Djibouti espère affiner ses politiques environnementales, anticiper les aléas climatiques et soutenir son développement durable. Les informations recueillies pourront, par exemple, prévenir les pénuries d’eau, optimiser le calendrier des semailles et contribuer à une meilleure résilience agricole face aux changements climatiques.
Une coopération internationale et la promesse d’un avenir spatial plus ambitieux
Le succès de Djibouti 1A n’aurait sans doute pas été possible sans le soutien du CSUM, dont l’expertise a permis à la jeune équipe djiboutienne d’acquérir les compétences essentielles à la conception d’un tel engin spatial. Cet échange n’est pas anodin : il témoigne de la capacité des partenariats internationaux à épauler les États émergents dans la conquête de nouveaux horizons technologiques.
Fort de cet élan, un deuxième satellite, Djibouti 1B, est déjà annoncé pour janvier 2024. L’objectif ? Consolider et étendre l’éventail des données collectées, renforcer encore les savoir-faire nationaux et jeter les bases d’un programme spatial national à plus long terme. De plus, la construction d’un port spatial djiboutien est d’ores et déjà dans les cartons, renforçant l’idée que ce petit pays, à la croisée des mondes, a l’intention de se ménager une place de choix dans l’espace.
Vers une souveraineté technologique et un modèle pour la région
Le cas de Djibouti, qui mène de front modernisation technologique et préservation des ressources naturelles, pourrait inspirer d’autres nations africaines souhaitant intégrer l’espace à leur stratégie de développement. La démarche met en évidence un changement de paradigme : l’espace n’est plus l’apanage exclusif des grandes puissances, mais un terrain de jeu accessible, pour peu qu’un pays investisse dans l’éducation, la formation et la coopération internationale.

Le programme spatial djiboutien, symbolisé par le lancement du satellite Djibouti 1A et les projets à venir, ne se limite pas à l’amélioration des conditions sur place. Il présente également des avantages considérables pour la diaspora djiboutienne, qui peut y trouver de nouvelles opportunités professionnelles, économiques et identitaires.
1. Renforcement du sentiment de fierté et d’identité nationale
- Impact symbolique: Le fait que Djibouti devienne un acteur, même modeste, dans le domaine spatial renforce la fierté nationale. Pour la diaspora, souvent dispersée entre plusieurs continents, ce type de réussite technologique agit comme un repère positif, un motif de cohésion autour de l’identité djiboutienne.
- Visibilité internationale: Le succès de Djibouti sur la scène spatiale suscite l’attention des médias, des universités et des institutions étrangères. Les Djiboutiens de l’étranger peuvent capitaliser sur cette nouvelle notoriété pour faire valoir leurs origines, que ce soit dans un cadre professionnel, culturel ou académique.
2. Création de passerelles professionnelles et entrepreneuriales
- Recrutement de talents issus de la diaspora: Le développement technologique, la maintenance des satellites, la gestion des données et l’analyse scientifique exigent des compétences de haut niveau. Les Djiboutiens formés à l’étranger dans des domaines tels que l’ingénierie aérospatiale, la télédétection, le traitement de données, l’agronomie ou encore la géophysique pourront être sollicités pour apporter leur savoir-faire.
Exemple concret: Un ingénieur djiboutien résidant en France et travaillant dans une entreprise aérospatiale pourrait être contacté par des institutions djiboutiennes ou des startups locales pour participer à des projets, donner des formations en ligne ou initier des collaborations de recherche. - Opportunités entrepreneuriales: Les données spatiales (climat, ressources en eau, zones agricoles) recueillies par les satellites peuvent servir de base à la création de nouvelles entreprises innovantes, spécialisées par exemple dans le conseil environnemental, la prévision agricole ou la gestion hydrique. Les membres de la diaspora, habitués aux environnements économiques étrangers et disposant d’un réseau international, peuvent lancer des startups, créer des services de cartographie interactive ou proposer des applications mobiles destinées aux agriculteurs locaux.
Exemple concret: Un entrepreneur djiboutien installé au Canada pourrait développer une plateforme d’analyse des données satellitaires pour aider les exploitations agricoles en Djibouti à optimiser leurs rendements. Cette plateforme, fruit de son expertise internationale, serait commercialisée localement.
3. Renforcement des capacités humaines et institutionnelles
- Transfert de compétences et mentorat: Les Djiboutiens de la diaspora qui ont acquis de l’expérience dans des organismes internationaux (agences spatiales, ONG environnementales, laboratoires de recherche) peuvent jouer un rôle de mentors pour les ingénieurs, techniciens et chercheurs formés sur place.
Exemple concret: Un chercheur djiboutien travaillant dans un centre de recherche européen spécialisé en télédétection peut organiser des séminaires à distance pour former des étudiants de l’Université de Djibouti, leur expliquer comment interpréter les données satellitaires pour surveiller l’érosion côtière ou prévenir la désertification. - Partenariats institutionnels: Grâce aux membres de la diaspora occupant des postes clés dans des universités, des entreprises technologiques ou des agences de développement, des ponts peuvent être jetés entre Djibouti et l’international. Cette mise en relation facilite l’obtention de financements, la signature de partenariats de recherche, ou encore le partage de méthodologies avancées.
Exemple concret: Un responsable djiboutien dans une organisation internationale du secteur de l’environnement basée à Washington pourrait aider à établir un programme d’échange entre le Centre d’Étude et de Recherche de Djibouti (CERD) et une université américaine, permettant à des étudiants locaux de se former aux dernières technologies d’observation spatiale.
4. Contribution au développement durable du pays d’origine
- Meilleure exploitation des ressources naturelles: Les données fournies par le satellite Djibouti 1A (et les suivants) aideront à optimiser les ressources en eau, à prévenir les désastres naturels et à renforcer la sécurité alimentaire. Les Djiboutiens de la diaspora, conscients des enjeux globaux et formés à l’étranger, peuvent contribuer à l’analyse de ces informations et à l’élaboration de politiques de développement.
Exemple concret: Un consultant en gestion des ressources hydriques vivant à Dubaï pourrait être sollicité pour conseiller le gouvernement djiboutien sur l’utilisation des données satellitaires afin d’améliorer l’approvisionnement en eau dans les zones rurales, influençant ainsi directement la qualité de vie de ses compatriotes.

En somme, le programme spatial djiboutien offre à la diaspora non seulement un motif de fierté, mais aussi un espace d’action concrète, où compétences, réseaux et expertises glanés à l’étranger peuvent se transformer en atouts pour le développement et la résilience de Djibouti.
Avec le lancement de Djibouti 1A, la République de Djibouti fait la démonstration qu’elle est prête à utiliser la technologie spatiale au service de ses besoins concrets — qu’il s’agisse de collecter des données climatiques, d’affiner la gestion de ses ressources ou de bâtir une véritable industrie locale. Une étape significative, qui augure de nouvelles ambitions et de nouvelles pages à écrire dans l’histoire spatiale de ce pays en plein essor.






