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Djibouti

Mahamoud ali youssouf , grand vainqueur du débat

Le débat pour la présidence de la Commission de l’Union africaine a été un moment fort, mettant en lumière les visions et les compétences des trois candidats. Parmi eux, Mahamoud Ali Youssouf, représentant de Djibouti, s’est distingué par une performance impressionnante, captivant l’attention et convainquant par son éloquence, sa vision stratégique et son engagement profond envers l’unité africaine.

Dès son introduction, Mahamoud a démontré une maîtrise linguistique remarquable. S’exprimant avec aisance en français, en anglais et en arabe1, il a prouvé sa capacité à s’adresser à un public varié et international, atout essentiel pour un leader continental. Cette trilinguisme reflète non seulement une compétence linguistique mais aussi une ouverture sur le monde et une sensibilité aux diversités culturelles de l’Afrique.

Au-delà de ses compétences linguistiques, Mahamoud a brillé par la pertinence de ses arguments et la clarté de sa vision pour l’Union africaine. Son approche pragmatique des enjeux continentaux a séduit. Il a notamment insisté sur la nécessité d’une Union africaine plus proactive dans la résolution des conflits, appelant à un renforcement du Conseil de paix et de sécurité et à une plus grande autonomie financière de l’organisation2.

Sa vision stratégique pour l’Union africaine s’est articulée autour de plusieurs axes forts:

Renforcer l’intégration économique en allant au-delà des 18% du commerce intra-africain actuel3.

Faire de l’Afrique un acteur majeur sur la scène internationale en défendant ses intérêts au sein du G20, en obtenant un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies et en luttant contre le changement climatique34.

Investir massivement dans l’éducation, la formation et l’autonomisation des jeunes et des femmes, considérés comme la véritable richesse du continent5.

Mahamoud a également fait preuve d’une grande habileté à proposer des solutions concrètes. Face aux défis de la paix et de la sécurité, il a préconisé un renforcement des forces d’intervention de l’Union africaine, une meilleure utilisation du Fonds de la paix et une plus grande unité entre les pays africains2. Concernant l’intégration économique, il a appelé à la mise en place d’un système de paiement et de compensation fonctionnel et a même évoqué la possibilité d’une monnaie unique africaine3.

L’éloquence de Mahamoud et sa capacité à rassembler ont été remarquables. Son discours, à la fois inclusif et inspirant, a su toucher un large public. Il a appelé à un “panafricanisme en nous”6, soulignant l’importance de l’héritage des pères fondateurs et la nécessité de construire une Afrique unie, forte et prospère.

Question 1 :

L’Afrique a tout ce dont elle a besoin pour nourrir sa population, éduquer ses enfants et prendre soin de leur santé. Mais la réalité défie cela. Comment allez-vous transformer la richesse en ressources du continent en avantage tangible ? Réduire la dette, assurer un financement durable pour l’Union africaine et permettre à l’Afrique de contrôler son destin économique ? En outre, comment allez-vous garantir que la zone de libre échange continental africaine atteigne ses objectifs ?

Réponse du ministre monsieur Mahamoud Ali Youssouf (source1) :

Mahamoud a débuté sa réponse en soulignant que la véritable richesse de l’Afrique réside dans sa population, notamment sa jeunesse. Il a ensuite mis l’accent sur trois points clés:

L’éducation universelle de qualité : Le ministre a insisté sur la nécessité d’une éducation gratuite et accessible à tous, de l’école primaire à l’université, et ce, sur tout le continent. Il a également souligné l’importance de lever les barrières à l’éducation des filles.

Transformation des produits agricoles: Mahamoud a plaidé pour une transition vers une agriculture moderne et la transformation des produits agricoles sur place afin de créer de la valeur ajoutée, de la richesse et des emplois. Il a cité des exemples concrets comme le Rwanda, le Ghana et la Côte d’Ivoire.

Valorisation des ressources naturelles: Le Djiboutien a salué la décision du président ougandais de ne pas exporter le pétrole et le gaz avant la construction d’une raffinerie sur place. Il a insisté sur l’importance de transformer les ressources naturelles localement pour maximiser les bénéfices pour les populations africaines.

En ce qui concerne le commerce et la ZLECAf, monsieur Mahamoud Ali Youssouf a mis l’accent sur la nécessité de transformer les produits localement avant de les exporter, soulignant que la production et l’exportation sont les clés du développement économique, comme l’illustre l’exemple de la Chine.

Ce qui distingue la réponse de Mahamoud:

Approche centrée sur le capital humain: Contrairement aux autres candidats qui se sont focalisés sur les ressources naturelles ou les infrastructures, Mahamoud a placé la population, et particulièrement la jeunesse, au cœur de sa réponse. Il a insisté sur l’importance de l’éducation et de la formation comme moteurs de la transformation économique.

Exemples concrets et inspirants: Mahamoud a illustré ses arguments par des exemples précis de pays africains ayant réussi à transformer leurs produits agricoles localement, démontrant ainsi sa connaissance du terrain et sa capacité à s’inspirer des réussites du continent.

Vision pragmatique: Mahamoud a proposé une approche pragmatique, axée sur des solutions concrètes et réalisables, pour valoriser les richesses du continent et assurer son développement.

Voici comment Mahamoud a répondu à la question 2 et comment sa réponse s’est démarquée des autres candidats:

Question 2 :

Malgré l’aspiration de l’Union africaine à faire taire les armes d’ici 2030, les conflits persistent. Comment comptez-vous favoriser des solutions africaines pour assurer une prévention, une gestion et une résolution efficace et durable des conflits et comment comptez-vous accélérer la poussée de l’Afrique vers un siège permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies ?

Réponse de monsieur Mahamoud Ali Youssouf (source1) :

Mahamoud a entamé sa réponse en reconnaissant la complexité de la question de la paix et de la sécurité en Afrique. Il a souligné que le programme “Faire Taire les Armes” est un programme phare, mais que sa mise en œuvre est confrontée à de nombreux obstacles.

Pour expliquer la persistance des conflits, il a mis en avant les facteurs suivants:

Manque de volonté politique des États: Mahamoud a déploré le manque de mise en œuvre des décisions prises au niveau du Conseil de Paix et de Sécurité, et le manque de proactivité de cet organe qui réagit souvent aux crises au lieu de les prévenir.

Manque de ressources financières: Le ministre a pointé du doigt la dépendance aux financements extérieurs pour les opérations de maintien de la paix, illustrant son propos par l’exemple de l’AMISOM financée par l’Union Européenne et les Nations Unies. Il a plaidé pour une plus grande autonomie financière de l’Union Africaine et une utilisation plus flexible du Fonds de la paix.

Manque d’unité entre les pays africains: Mahamoud a insisté sur la nécessité d’une plus grande cohésion entre les pays africains, en particulier les pays voisins des zones de conflit, pour favoriser une résolution durable des crises. Il a illustré son propos par l’exemple du Soudan où, selon lui, les divisions entre pays voisins aggravent le conflit.

Pour favoriser des solutions africaines aux conflits, Mahamoud propose les solutions suivantes:

● Renforcer la capacité de l’Union Africaine à déployer rapidement des forces d’intervention.

● Accroître les ressources financières du Fonds de la paix et en assouplir les conditions d’utilisation.

● Encourager une plus grande unité et solidarité entre les pays africains, notamment les pays voisins des zones de conflit.

Concernant le siège permanent au Conseil de Sécurité, Mahamoud a exprimé sa conviction que l’Afrique mérite une représentation juste et équitable, compte tenu de l’importance des dossiers africains traités par cet organe. Il a cependant été interrompu avant d’avoir pu développer son argumentation.

Ce qui distingue la réponse de Mahamoud:

Franchise et pragmatisme: Mahamoud a abordé la question de la paix et de la sécurité avec une grande franchise, n’hésitant pas à pointer du doigt les faiblesses de l’Union Africaine et des États membres.

Connaissance approfondie des mécanismes de l’UA: Sa réponse démontre une connaissance fine des mécanismes de l’Union Africaine en matière de paix et de sécurité, des défis liés à leur mise en œuvre et des pistes de solutions possibles.

Focalisation sur l’autonomie de l’Afrique: Mahamoud a insisté sur la nécessité pour l’Afrique de prendre en main son destin, notamment en matière de financement des opérations de paix et de résolution des conflits.

La réponse de Mahamoud à la deuxième question s’est distinguée par son pragmatisme, sa connaissance approfondie des enjeux et sa vision d’une Afrique plus autonome et responsable.

Question 3 :

Le panafricanisme est en déclin et les puissances extérieures et les divisions internes remettent en cause les efforts d’intégration en Afrique. Quelle mesure spécifique comptez-vous prendre pour raviver l’esprit du panafricanisme contre la politique des grandes puissances sur le continent ? Mobiliser les pays africains derrière un programme d’intégration commun, assurer l’autonomie en matière de ressources et positionner également les communautés économiques régionales au centre de ce processus.

Réponse de Mahamoud (source) :

Mahamoud a commencé par souligner la réalité d’un monde en pleine multipolarisation, où seuls les pays et continents dotés d’une économie forte, d’une capacité militaire significative et d’une présence affirmée sur la scène internationale peuvent prétendre à une place de choix.

Face à ce défi, il a appelé le “Sud global”, et plus particulièrement l’Afrique, à se positionner stratégiquement. Pour ce faire, il a mis en avant trois axes d’action:

Renforcer l’intégration économique: Mahamoud a insisté sur la nécessité de rendre la ZLECAf fonctionnelle, de développer le commerce intra-africain et d’utiliser les richesses du continent comme levier de négociation sur la scène internationale. Il a salué l’entrée de l’Afrique au G20 et a appelé à une collaboration étroite avec l’Afrique du Sud, qui présidera le G20 en 2025, pour faire avancer les intérêts du continent.

Obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité: Le ministre a plaidé pour la correction de l’injustice historique que représente l’absence de l’Afrique au Conseil de sécurité, soulignant que le continent est trop souvent concerné par les décisions prises par cet organe sans avoir la possibilité d’y participer pleinement.

Lutter contre le changement climatique: Mahamoud a rappelé que l’Afrique est la principale victime du changement climatique, bien qu’elle ne soit pas le principal pollueur. Il a appelé à une participation active du continent aux COP et à l’organisation de COP sur le sol africain pour sensibiliser le monde aux enjeux climatiques auxquels le continent est confronté.

Pour raviver l’esprit du panafricanisme et contrer l’influence des grandes puissances, Mahamoud a mis en avant l’importance de:

La solidarité entre les pays africains : Il a déploré le manque de coopération économique entre les pays voisins et a appelé à un renforcement des échanges commerciaux intra-africains.

La mise en place de mécanismes financiers solides: Il a plaidé pour l’adoption d’un système de paiement et de compensation fonctionnel au sein de la ZLECAf et a évoqué la possibilité d’une monnaie unique africaine.

Mahamoud a conclu en affirmant que le panafricanisme n’est pas à bout de souffle, mais qu’il doit être adapté aux réalités du monde actuel. Il a appelé à une présence forte de l’Afrique sur la scène internationale, notamment au sein du “Sud global”, pour défendre ses intérêts et construire une Afrique unie, prospère et solidaire.

Ce qui distingue la réponse de monsieur Mahamoud:

Vision géopolitique: Le ministre a inscrit sa réponse dans une perspective géopolitique, analysant la place de l’Afrique dans un monde multipolaire et les défis que cela représente.

Ambition et pragmatisme: Il a proposé une vision ambitieuse pour l’Afrique, tout en restant pragmatique dans ses propositions pour renforcer l’intégration économique, la présence diplomatique et la solidarité entre les pays africains.

Appel à l’unité et à la solidarité: Mahamoud a conclu son intervention en appelant à un sursaut panafricain, soulignant l’importance de l’unité et de la solidarité pour faire face aux défis du monde actuel.

La réponse de Mahamoud à la troisième question se distingue par sa vision géopolitique, son ambition pour l’Afrique et son appel à l’unité et à la solidarité entre les pays africains.

Question 4 :

La mise en œuvre des réformes clés de l’Union africaine décidée par la conférence des chefs d’État et de gouvernement est au point mort, ce qui a un impact négatif sur sa viabilité structurelle et sur sa viabilité financière et sur la concentration de l’Union africaine sur quelques biens publics à fort impact. Si vous devenez président, quelles nouvelles approches introduirez-vous pour redynamiser la mise en œuvre de ces réformes, rationaliser le programme de l’Union africaine et renforcer son efficacité à long terme ?

Réponse de Mahamoud (source) :

Mahamoud a reconnu les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des réformes de l’Union Africaine, initiées en 2017 sous la présidence du président Kagame et reprises par le président Ruto. Il a souligné que plusieurs réformes ont déjà été mises en place, notamment la réduction de la taille de la Commission, l’adoption de la “règle d’or” pour la gestion du personnel et la transition vers des contrats permanents.

Pour expliquer le blocage des réformes, Mahamoud a mis en avant deux obstacles majeurs:

Financement insuffisant: Mahamoud a déploré le non-respect par les États membres de l’engagement de verser 0,2% de leurs recettes fiscales à la Commission, seuls 17 pays appliquant cette règle.

Manque de volonté politique: Le ministre a pointé du doigt la résistance au changement et les difficultés à toucher aux “privilèges” de certains, notamment concernant les bureaux de liaison de l’UA, dont certains sont jugés inutiles.

Pour redynamiser la mise en œuvre des réformes, Mahamoud propose les actions suivantes:

Plaider pour un financement accru de la part des États membres: Il s’engage à inciter les pays à respecter leurs engagements financiers envers l’UA, sans pour autant recourir à la coercition.

Poursuivre les réformes déjà engagées: Mahamoud s’engage à poursuivre le travail entamé par l’équipe sortante, notamment concernant la mise en œuvre du rapport Saka et la réforme du Parlement panafricain.

Rationaliser les structures de l’UA: Mahamoud préconise la suppression des bureaux de liaison jugés inutiles et une meilleure coordination entre les organes judiciaires de l’UA.

Faire preuve de leadership: Mahamoud s’engage à faire preuve de fermeté et de leadership pour faire avancer les réformes, tout en restant à l’écoute des États membres et en privilégiant la négociation.

Ce qui distingue la réponse de monsieur Mahamoud:

Reconnaissance des progrès réalisés: Il n’a pas uniquement dressé un tableau négatif de la situation, il a également reconnu les progrès accomplis en matière de réforme de l’UA.

Approche réaliste et pragmatique: Le ministre a proposé des solutions réalistes et pragmatiques pour surmonter les obstacles à la mise en œuvre des réformes, sans pour autant minimiser les difficultés.

Engagement personnel: Mahamoud a clairement exprimé sa volonté de s’investir personnellement dans la mise en œuvre des réformes et de faire preuve de leadership pour faire avancer l’UA.

La réponse de monsieur Mahamoud Ali Youssouf à la quatrième question s’est distinguée par son réalisme, son pragmatisme et son engagement personnel à faire avancer les réformes de l’Union Africaine.

En conclusion, Mahamoud Ali Youssouf s’est démarqué comme le candidat idéal pour la présidence de l’Union africaine. Non seulement il possède des compétences linguistiques exceptionnelles, mais il a aussi une vision claire, un leadership affirmé et un engagement profond envers les valeurs de l’unité africaine. Ses interventions ont incontestablement dominé le débat, le plaçant comme le grand vainqueur.

Article par @Sabricadaawe de la diaspora Canadienne

Source: vidéo du débat: https://au.int/en/auc-leadership-elections-livestream

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